Fokus Un animal sauvage de Joël Dicker
Que peuvent cacher les apparences ?
Le 1er roman qui a fait connaître Joël Dicker s’intitule La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert ; il a fait beaucoup de bruit et a rendu l’auteur incontournable. Il en est aujourd’hui à son 7e ouvrage. Joël Dicker est né en Suisse et habite Genève ; il est de langue française.
L’on peut dire que Genève est un personnage à part entière, même si l’action se déroule aussi à Paris, à Saint-Tropez, voire également en Italie. Présentons les personnages : Sophie Braun va fêter ses 40 ans le 20 juin 2022. Elle est avocate, très belle, mariée à Arpad Braun, banquier. Ils sont riches, très amoureux, ont deux enfants et vivent dans une maison de verre en pleine forêt, à quelques kilomètres de Genève. Un couple parfait… apparemment. Ils sont devenus amis avec un autre couple, plus modeste, qui habite le village voisin, Greg et Karine Liègean. Au fur et à mesure que l’action se déroule, le lecteur se rend compte que rien n’est aussi parfait qu’il pourrait le croire. Arpad cache quelque chose, c’est certain, mais quoi ? Greg est obsédé par la belle Sophie au point qu’il se transforme en voyeur pour venir l’épier dans sa maison de verre. Il est pourtant policier mais il va jusqu’à installer une caméra dissimulée dans la chambre à coucher du couple ! Un autre personnage apparaît dans une voiture grise qui rôde très souvent dans les parages. Cela jusqu’aux parents de Sophie qui habitent à Saint-Tropez. Le père, Bernard, qui veut tout diriger, parle sans aucun scrupule de sa richesse et surtout de l’argent qu’il dissimule au fisc ! Ajoutons encore une policière harceleuse qui fait tout pour conquérir Greg. Tout cela n’est pas bien joli, c’est totalement amoral, d’autant plus que l’on sait depuis le début qu’un braquage est prévu pour le samedi 2 juillet 2022. Alors, magouilles, sexe, mensonges, secrets, braquages (au pluriel), tout est fait pour tenir le lecteur en haleine jusqu’au bout.
Joël Dicker n’est pas un styliste, mais comme un scientifique, il a une précision d’horloger et c’est très efficace. Il sait mettre l’eau à la bouche en prévenant des dates et en laissant comprendre qu’il va se passer quelque chose. Donc ce sont beaucoup de retours en arrière et particulièrement dans les 20 derniers jours avant le braquage. Il nous livre les informations lentement, peu à peu, à son gré et nous devenons très impatients de connaître le fin mot de l’histoire. Pas ou peu de descriptions, il laisse le lecteur imaginer et ça fonctionne très bien, vous ne lâcherez plus le roman.
